La sorcellerie au cœur du pouvoir
La pratique de la sorcellerie est si populaire qu'elle coûte au Maroc une mauvaise réputation internationale, notamment au Moyen-Orient, qui associe le nom du Maroc aux arts occultes. Et c'est que les pratiques de sorcellerie sont très populaires mais en même temps leurs auteurs sont rejetés socialement. Une ambivalence retrouvée dans la même tradition islamique, qui admet la puissance du mauvais œil et des djin ou génies, tous deux mentionnés dans le Coran; mais il condamne la pratique de la sorcellerie comme un «péché capital». La pratique en elle-même est semblable à celle en usage dans d’autres cultures primitives. Elle s’apparente à des rites occultes et sataniques, elle consiste en des offrandes et des sacrifices d’animaux destinés au démon, à l’utilisation d’amulettes protectrices, de pentagrammes et d’incantations inintelligibles. Le sorcier se mettant sous l’égide du diable et des démons, fait appel à des forces du monde de l‘invisible (Alam al ghayb ) tels que les mauvais génies afin de lancer ses sortilèges jusqu'à semer la désunion entre l'homme et son épouse. En dialectal marocain, shūr désigne tous les rites qui provoquent des changements néfastes dans l'état des personnes, qu'il s'agisse de leur bien-être, de leurs sentiments, de leurs comportements ou, bien sûr, de leur santé. Les rites manuels sont des préparations obtenues en mélangeant des éléments minéraux, végétaux, animaux ou d'origine humaine : la tortue, le caméléon, la peau du lézard, reptiles en tous genres, les hérissons, la cervelle de la hyène, les cornes de la chèvre ou du bouc.
Bibliographie
Amours sorcières de Tahar Ben Jelloun, Éditions du Seuil, 2003, 296 p.
Médecine , magie et sorcellerie au Maroc (Dr. Akhmisse Mustapha), 1985 Edit. Benimed.
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Magie et religion dans l'Afrique du Nord, par Doutté, Alger, 1908
Les structures anthropologiques de l'imaginaire par Durant G., Bordas,Paris 1984
Mythes, rêves et mystères, Gallimard, 1957 par Eliade Mircea.
La main de fatma, par Hubert J. Hespéris , 1927
Onomastique des tatouages Marocains, par Hubert J, Hespéris, 1948.
Les feux de joie chez les berbères de l'Atlas, Hespéris , 1921.
Des noms berbères de l'ogre et de l'ogresse, Par Laoust E, Hespéris , 1947;
Essai de folklore marocain, par Doctoresse Legey, Geuthner Editeur,1926.
La sorcellerie au Maroc, par Docteur Mauchamp Emile, 1910,
Le culte de Bouya Omar, Eddif, 1995 par Naâmouni Khadija.
Mythes et croyances au Maroc, par Pascon Paul, chez Lamalif, Nr. 180 , sept. 1986.
Survivances païennes dans la civilisation Mahométane, par Westermark W., Paris 1935.