musiques latines

Publié le 14 Janvier 2022

La valse péruvienne (espagnol : vals peruano), également appelée valse créole (espagnol : vals criollo) est une forme de valse typique du Pérou, classé dans les musiques créoles (Música Criolla) du Pérou1. La valse péruvienne s'est développé à Lima et sur une grande partie de la côte péruvienne entre les XIXe et XXe siècles. La plupart des valses créoles portent sur les thèmes de l'amour, de la fatalité, de la tristesse, de la douleur et de l'espoir2.

Histoire

La valse péruvienne est peut-être le genre le plus répandu et actuellement reconnu au Pérou, et plus particulièrement à Lima, en tant qu'élément fondamental et incontestable de sa culture musicale d'origine3. César Santa Cruz Gamarra situe ses origines au milieu du XIXe siècle, dans les bals aristocratiques et dans les quartiers populaires de Lima, où se dansaient les genres instrumentaux de la colonie tels que la jota (Espagne) et la mazurca (Pologne) dans différents contextes : fêtes privées, festivités de masse comme la fête traditionnelle des Amancaes et des jaranas, entre autres4.

La valse européenne est présente au Pérou depuis très longtemps, avant Johann Strauss fils (1825-1899). En effet, Heinrich Witt, un Allemand qui vit au Pérou entre 1824 et 1890, écrit dans son journal personnel qu'il fait danser les dames au son des valses dès novembre 1827, dans un lieu appelé Cerro de Pasco, le point ferroviaire le plus haut du monde[réf. nécessaire].

Ainsi commence la vie des valses viennoises au Pérou. À Lima, en 1850, il est normal de la danser. Mais c'est dans le quartier de Malambo, dans le district de Rimac, que la valse péruvienne que l'on connaît aujourd'hui est née. Quartier habité par les métis et esclaves noirs, l'esclavage dure jusqu'au milieu du xixe siècle. La valse y est jouée lors des fêtes de quartier, avec des guitares, un cajón et une ou plusieurs voix[réf. nécessaire].

C'est par l'œuvre de Felipe Pinglo Alva, Chabuca Granda et Edith Barr, Augusto Polo Campos que la valse péruvienne prend ses lettres de noblesse5,6. Pinglo est l'auteur de plus d'une centaine de chansons et son langage musical incorpore des mélodies et des harmonies très complexes, assumant l'influence d'expressions nord-américaines telles que le blues et le fox-trot. Ce processus de réinterprétation d'éléments étrangers pour parvenir à sa propre identité est observé dans la valse péruvienne, qui a été influencée par le tango, le boléro et la bossa nova7. El Plebeyo est l'une des compositions les plus remarquables de la musique créole ancienne. La chanson raconte l'histoire d'un amour impossible entre une femme noble et un pauvre roturier8.

Parmi les solistes et ensembles qui ont fait la renommée de la valse péruvienne, on peut citer9 :

  • Eloísa Angulo
  • Delia Vallejos
  • Jesús Vásquez
  • Esther Granados
  • Chabuca Granda. Le thème de La Flor de la Canela a traversé les frontières, qui a été présenté par des interprètes importants tels que Plácido Domingo, Juan Diego Flórez, Gianmarco, Joaquín Sabina et bien d'autres10.
  • Alicia Maguiña
  • Eva Ayllón
  • Arturo Cavero
  • Rafael Matallana
  • Las Limeñitas y Ascoy
  • Los Chamas
  • Los Romanceros Criollos
  • Los Embajadores Criollos
  • Los Morochucos
  • Los Troveros Criollos
  • Fiesta Criolla
  • Los Kipus

Parmi les artistes internationaux qui ont immortalisé certaines chansons traditionnelles, il convient de souligner la grande chanteuse espagnole María Dolores Pradera (également connue sous le nom de La Gran Señora de la Canción), qui a inclus dans son répertoire des œuvres musicales d'autres artistes péruviens.

La valse péruvienne « Que nadie sepa mi sufrir » (musique d'Ángel Cabral et paroles d'Enrique Dizeo, tous deux argentins) est connue pour avoir été chantée par Édith Piaf, adaptée par Michel Rivgauche sous le titre La Foule.

Certains auteurs mexicains ont composé des valses, qui font aujourd'hui partie du répertoire national péruvien : José Ángel Espinoza a composé « El tiempo que te quede libre »11 et Modesto López Otero, «  Mi Propiedad Privada »12. Cette chanson relate l'amour obsessionnel d'une personne infiniment jalouse. La chanson raconte la vision possessive qui dépeint une partie du machisme latino-américain. Bien qu'il s'agisse d'une composition étrangère, elle est considérée comme une valse créole péruvienne13.

Alma, corazón y vida est une chanson emblématique composée par Adrián Flores Alván14,15,16.

Contigo Perú est un hommage au pays, c'est une composition d'Augusto Polo Campos17.

Bibliographie

  • Gérard Borras: Lima, el vals y la canción criolla. Instituto Francés de Estudios Andinos - Instituto de Etnomusicología de la Pontificia Universidad Católica del Perú, 2012: eingeschränkte Google Book Vorschau [archive]
  • Raúl Serrano; Eleazar Valverde: El libro de oro del vals peruano, Lima 2000.

Références

  1.  Christian Giudicelli, « Forme brève et investissement identitaire : El valse peruano », América. Cahiers du CRICCAL, vol. 18, no 2,‎ , p. 483–503 (DOI 10.3406/ameri.1997.1286, lire en ligne [archive], consulté le)
  2.  (en) « Los 12 valses criollos más populares del Perú » [archive], sur aboutespanol (consulté le )
  3.  (es) Fred Rohner, « La Guardia Vieja : el vals criollo y la formación de la ciudadanía en las clases populares : estrategias de representación y de negociación en la consolidación del vals popular limeño (1885-­‐1930) » [archive], Université Rennes 2,  (consulté le)
  4.  « A Contratiempo | El vals peruano: Devenir histórico y formas de toque en la guitarra acústica » [archive], sur www.musigrafia.org (consulté le)
  5.  Last Night in Orient- LNO ©, « Limeña · María Dolores Pradera » [archive], sur Last Night in Orient (consulté le )
  6.  (es) Augusto Arm et o Polo Campos NombreAugusto Arm, « Augusto Polo Campos - EcuRed » [archive], sur www.ecured.cu (consulté le)
  7.  (es) DePeru.com, « El vals peruano » [archive], sur DePeru.com(consulté le )
  8.  (en) « Los 12 valses criollos más populares del Perú » [archive], sur aboutespanol (consulté le )
  9.  (es) DePeru.com, « El vals peruano » [archive], sur DePeru.com(consulté le )
  10.  (en) « Los 12 valses criollos más populares del Perú » [archive], sur aboutespanol (consulté le )
  11.  Last Night in Orient- LNO ©, « Tania Libertad - El Tiempo Que Te Quede Libre » [archive], sur Last Night in Orient (consulté le )
  12.  (es) « Mi Propiedad Privada en sus diferentes versiones » [archive], sur AG Producciones,  (consulté le )
  13.  (en) « Los 12 valses criollos más populares del Perú » [archive], sur aboutespanol (consulté le )
  14.  (en) « Los 12 valses criollos más populares del Perú » [archive], sur aboutespanol (consulté le )
  15.  (es) La mina canta a coro | Pablo et la música en Siana- junio 18, « ADRIÄN FLORES ALBÁN: ALMA, CORAZÓN Y (SU) VIDA, EN UNA ENTREVISTA RECUPERADA » [archive], sur Habla Sonia Luz,  (consulté le )
  16.  Last Night in Orient- LNO ©, « Alma, Corazón y Vida Vals - Juan Castro Nalli » [archive], sur Last Night in Orient (consulté le )
  17.  (en) « Los 12 valses criollos más populares del Perú » [archive], sur aboutespanol (consulté le )

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Publié le 25 Novembre 2021

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Publié le 22 Octobre 2021

Les premiers groupes cubains ont joué de la musique populaire pour les danses et les théâtres pendant la période 1780-1930. Au cours de cette période, la musique cubaine s'est créolisée et ses origines européennes et africaines ont progressivement changé pour devenir véritablement cubaines. L'instrumentation et la musique se sont continuellement développées au cours de cette période.

Miguel Faílde Pérez, né le  à Matanzas (Cuba), est un compositeur et musicien et chef d'orchestre cubaincréateur du Danzón, danse nationale cubaine1,2 et fondateur de l'Orquesta Faíldetrès populaire, bien que ses plus grands succès aient été la création du danzón et ses compositions, dont beaucoup ont été adaptées à d'autres genres. Le danzón était, selon ses propres termes, un développement de la danse qui hérite de la contradanza.

Il figure aussi parmi les nombreux musiciens de son pays qui ont activement conspiré contre la domination coloniale espagnole pendant l'époque de la guerre d'indépendance de Cuba.

Biographie

Miguel Ramón Demetrio Faílde y Pérez naît le 23 décembre 1852 à Matanzas de l'union de Cándido Faílde, originaire de Galice, en Espagne, et de Justa Pérez, une métisse originaire de Matanzas3.

Son premier professeur fut son père, qui découvrit ses aptitudes pour la musique, puisqu'il maîtrisait le cornet à l'âge de 12 ans. A la mort de son père, il étudie, grâce à son frère aîné, avec Federico Peclier, professeur au Conservatoire de Paris4.

Il compose des contradanzas, valses, paso dobles, marches, et écrit en 1877 le premier danzón Las Alturas de Simpson, joué en public en 1879 au lycée de Matanzas, salle de bal très en vogue en présence d’un vingtaine de couples très élégants où les femmes portaient avec élégance des bouquets de fleurs5. Son orchestre était alors composé de tuba, trombone, clarinette, deux timbales et d’un cornet6.

Parmi son répertoire qui n'étaient pas que des danzones, on trouve des compositions comme: "La diosa japonesa", "Cuba libre", "Yo me voy para el otro mundo", "Los mascavidrios", "El mondonguito", "Antón Pirulero", "La serenata de Schubert", "Figurín, se acabó el merengue", la "Jota aragonesa", "Piña", "Mamey y zapote".

Il passe les dernières années de sa vie à se produire comme contrebassiste au Théâtre "Actualidades" de la ville de Matanzas7.

Il meurt le 8. Il est inhumé dans au cimetière de San Carlos Borromeo, Matanzas. 

Héritage musical

La figure de Faílde est essentielle dans la musique cubaine pour être connue comme le créateur du danzón, considéré comme la danse nationale de ce pays9.

Le danzón est la première danse créole qui constitue une expression digne de la musique traditionnelle cubaine qui a transcendé les frontières dans le temps sans cesser d'être un élément de l'identité du pays10.

Ethiel Failde, musicien et chef d’orchestre a su faire revivre l’héritage musical de son arrière-grand-oncle pour le transmettre aux générations futures11.

 

Notes et références

  1.  (es) Miguel FaíldeNombreMiguel Ramón Demetrio Faílde y PérezNacimiento23 de diciembre de 1852Matanzas et CubaFallecimiento26 de diciembre de 1921Matanzas, « Miguel Faílde - EcuRed » [archive], sur www.ecured.cu (consulté le )
  2.  « 23.12.16 | Miguel Faílde » [archive], sur www.fonotecanacional.gob.mx(consulté le )
  3.  (es) « Miguel Ramón Demetrio Faílde Pérez | Yucayo » [archive],  (consulté le )
  4.  (es) LaGazzettaDF, « Miguel Faílde, el creador del danzón » [archive], sur LA GAZZETTA DF,  (consulté le )
  5.  « Mundo Latino » [archive], sur Mundo Latino (consulté le )
  6.  Last Night in Orient- LNO ©, « Las Alturas de Simpson · La Orquesta Folklórica Nacional Cubana (La Charanga Típica Nacional de Concierta) » [archive], sur Last Night in Orient (consulté le )
  7.  (es) « Danzón - EcuRed » [archive], sur www.ecured.cu (consulté le)
  8.  (es) Miguel FaíldeNombreMiguel Ramón Demetrio Faílde y PérezNacimiento23 de diciembre de 1852Matanzas et CubaFallecimiento26 de diciembre de 1921Matanzas, « Miguel Faílde - EcuRed » [archive], sur www.ecured.cu (consulté le )
  9.  « 23.12.16 | Miguel Faílde » [archive], sur www.fonotecanacional.gob.mx(consulté le )
  10.  (es) « Las alturas de Simpson - EcuRed » [archive], sur www.ecured.cu(consulté le )
  11.  AfricaNews, « Le "Danzón", musique cubaine du XIXe siècle remise au goût du jour » [archive], sur Africanews, 2021-10-09cest18:03:08+02:00 (consulté le )

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