Culture au Sahara occidental

Publié le 2 Août 2011

Le Sahara occidental est un territoire partiellement colonisé par le Maroc depuis 1976 comptant 519.415 habitants qui vivent l'oralité dans leur propre culture.
Le pays est connu pour sa poésie et ses contes populaires, des histoires qui datent de plusieurs siècles. L'artisanat et aussi une activité très présente qui reflète un héritage nomade ancestral. Un artisanat où l’on retrouve l’utilisation de toutes les matières premières présentes sur le territoire. Le travail des métaux occupe une grande place dans l’artisanat sahraoui (argent, cuivre…). Au sud de Guelmin et jusqu'à Dakhla, le Sahara occidental recèle des lieux culturel, tels Smara ou Laâyoune.

Culture au Sahara occidental
Culture nomade

Malgré les rigueurs du climat, l’élevage demeure la principale activité de ces nomades. Ce sont essentiellement des éleveurs de dromadaires dont la quête de pâturages est la principale préoccupation. Cet animal est toujours l’allié indispensable des nomades qui sillonnent le Sahara, et qui se sont habitués à la rigidité de la vie au désert.

La tente (Al khayma)

Mobiles tout le temps, ces gens vivent sous une tente (Khayma) que l’homme fabrique à partir de peaux de dromadaire et de crinières de caprins. Après avoir installé l’entrée, la tente est composée de deux espaces. Le premier espace est destiné aux hommes alors que le second est réservé aux femmes.

La tradition veut que l’entrée de la tente soit érigée du côté sud en direction de La Mecque (Al Qibla). La Khayma demeure, par excellence, l’abri traditionnel entre terre et ciel pour ces nomades. Cette tente est dotée de peu de meubles. Des nattes par terre, quelques coussins et ustensiles de cuisine. Pour ce qui est de l’habit, les hommes portent le Deraâ (une tunique large et ample). Il s’agit d’un grand drap avec un trou pour la tête

Le mot Al khayma représente l’ensemble des aspects de la relation familiale qu'entretien le peuple sahraoui. Il est emprunté au lieu traditionnel qu’élabore l’homme à partir de peaux de chameaux et de crinières de caprins. La tente (Al khayma) se présente sous forme de bandes de tissus appelées localement Aflig. Le nombre de bandes varie de sept à dix. Ces bandes sont cousues à l’aide d’une grande aiguille appelée Mkhit et d’un fil, de même texture que les bandes, appelé Khit Annira. (source)

Au Sahara occidental, servir le thé constitue un rituel particulier dont la préparation peut intervenir à tout moment de la journée. Bien que le thé ne soit pas un but en soi, aucune assemblée ne peut être tenue ni aucune soirée de distraction sans le thé et le cérémonial qui accompagne sa préparation. En effet, les dernières nouvelles sont échangées et les affaires de la vie courante sont discutées autour d'un plateau de thé.

Parmi les traditions, on trouve ce que les sahraouis appellent la théorie des trois "J" de la préparation de thé, Jamaâ (le groupe ou la communauté), ce qui signifie que le service de thé est au mieux lorsque l'on se trouve en groupe et plus il y en a et mieux c'est.

Le deuxième “J” correspond au Jarr (le prolongement). Ce qui signifie que lorsque la préparation est longue, cela laisse à l'assemblée assez de temps pour traiter de diverses questions socio-économiques en toute quiétude et sans le moindre stress.

Le troisième “J” correspond au Jamr (charbon allumé). C'est le feu traditionnel au charbon utilisé pour la préparation du thé et qui lui donne toute sa saveur. (source).

Jeux de société

Pour se distraire, les nomades recourent aux jeux populaires. Parmi ces jeux, il y a ceux des hommes, jeunes et moins jeunes, ceux des jeunes filles et ceux des dames. Parmi les jeux pratiqués par les jeunes, on pourrait citer Hib, Arah et Dili.

Littérature

Si vous questionnez à l'improviste un Sahraoui sur la poésie, ce qui est certain, c’est qu’il ne lui viendra à l’esprit ni le titre d'un recueil de vers, ni le titre d'un poème. Toutefois, il est très probable qu'il pourra citer les noms des poètes les plus connus, et même qu’il récitera plusieurs vers de mémoire. L’explication en est que la poésie traditionnelle sahraoui en hassania, la langue des Sahraouis, est encore orale, même si ces dernières années, on a essayé de l'écrire et d'archiver les écrits pour éviter qu'un jour elle ne disparaisse en emportant avec elle ses auteurs.

Pendant la domination coloniale espagnole, la poésie était marginalisée. Personne ne se souciait de poésie, ni ne se préoccupait de la culture sahraouie en général. Isolée de toute influence externe, la poésie a poursuivi son voyage à bord de son véhicule traditionnel, c'est-à-dire le « bouche à oreille », en incorporant à la prodigieuse mémoire de celui-ci des poètes, des chanteurs et des amoureux de la poésie.

La littérature qui appartient à la culture du peuple sahraoui, traite non seulement des poèmes, des proverbes et de la musique mais également de l’histoire à travers des des contes et autres expressions artistiques.

La poésie, domine la culture et constitue un moyen d’expression artistique répandu dans les provinces sahariennes. Le poète y aborde des sujets variés notamment les problèmes de l'homme/femme sahraouie, ses coutumes et traditions, et contribue à l'animation de la vie sociale à travers des rencontres familiales mais également à travers des manifestations culturelles telles que les soirées de chants et de danses.

Les proverbes populaires occupent aussi une place importante dans la culture et sont considérés comme source de sagesse. Ils sont transmis par l'oralité de génération en génération et constituent des leçons de morale issues principalement d'histoires véridiques et d'expériences individuelles et collectives.

Les contes populaires se caractérisent, quant à eux, par la richesse des récits et de l’imaginaire développé. Ce genre littéraire offre aux jeunes générations des histoires et des aventures pleines de richesses et de divertissement. Le conte Chartate est le plus connu. D’ailleurs, toutes les histoires autour de Chartate disent que c’était un être humain vivant dans les quatre coints du désert. D’autres utilisent ce mot pour qualifier la malice et la force de certains animaux comme le loup et le lion. Dans d’autres histoires, Chartate est imagé en être mi homme mi bête faisant peur aux petits et grands.

C’est une littérature peu soutenue par les médias et inconnue du grand public. Elle a également été oubliée par les institutions qui ne s'intéressent pas à la culture de ce peuple arabo-africain qui parvient à abattre ce mur érigé contre un peuple qui combat pacifiquement pour sa liberté, et appelle “à la paix et au dialogue” pour récupérer la terre qui lui a été injustement arrachée.

La femme nomade

La femme nomade, quant à elle, passe la majorité de son temps à s’occuper des tâches ménagères. Les femmes nomades participent aussi à des rencontres sociales au cours desquelles elles récitent les poèmes et dansent la fameuse danse Guedra.

Aujourd’hui, ces femmes veillent à la scolarisation de leurs enfants qui sont envoyés auprès de leurs proches citadins qui s’occupent d’eux. Une fois scolarisés, ces enfants suivront-ils les pas de leurs ancêtres connues pour leur hospitalité légendaire?

Cuisine

Pour ce qui est de l’art culinaire, les nomades consomment de la viande et du lait. Ces gens ont un grand engouement pour Al aych (une pâte épaisse constituée de farine et de beurre pur) accompagnée de dattesimportées.

Comme dans tous les autres pays du Maghreb, la nourriture est variée et le couscous en est une spécialité. La viande de chameau et la viande de chèvre sont des mets appréciés. Le lait est servit à chaque repas et en toute circonstance.

Musée des arts sahraouis

Installé au siège de la Maison de la culture, près du conservatoire de musique et d’une salle de conférences, le Musé des arts du Sahara se compose de trois qui traitent du patrimoine culturel du Sahara exposés dans trois salle.

La principale salle contient trois unités :

  • La première concerne une exposition de photos sur les sites archéologiques (tombeaux, dessins rupestre datant de 600 à 500 ans avant jésus christ). Elle comprend aussi une reconstitution de l’école coranique et de la tente sahraouie avec ses équipements.
  • La seconde est consacrée à l’équipement du dromadaire et à une collection de selles.
  • La troisième est une exposition qui présente un lot riche des produits de l’artisanat, entre autres, la tenue traditionnelle, les bijoux et les instruments de musique.

Les seconde et troisième salles sont consacrées aux produits du cuir.

Adresse : Le musée des arts sahraouis, Maison de la culture, place Oum Saad-Laâyoune, Tel : (212) 28.99.33.99

Liens internet

Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Sahara occidental, #Culture nomade

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