Béchir Selmi
Publié le 18 Mai 2008
Béchir Selmi (22 janvier 1955) est l'une des figures emblématiques du violon oriental en Tunisie et leader de toute une génération prometteuse de jeunes violonistes. Il est actuellement l'un des violonistes de référence avec Jasser Haj Youssef en ce qui concerne la musique arabe. Bechir Selim a un son unique, sobre et riche en émotions. Ses soli dans « Tahmila Rast Souznak », enregistrée avec l’orchestre de la Radio-Télé Nationale de Tunisie, restent une référence.
Partout où il se produit, on se précipite pour l'écouter, et l'on s'émerveille de son jeu musical de combiner harmonieusement les modes du Maghreb et du Machrek sans sortir des canons esthétiques traditionnels.
Elève de La Rachidia de Tunis, Béchir Selmi est aujourd'hui associé à la Radio-Télévision tunisienne. Soliste, mais aussi compositeur, il a travaillé avec beaucoup d'interprètes arabes, et notamment avec le musicien de jazz Anouar Brahem.
La tendance nationaliste arabe dans la poésie maghrébine moderne, de Béchir Selmi
L’intérêt de l’ouvrage que vient de publier Béchir Selmi réside sans doute dans l’éclairage braqué sur la dimension politique de la poésie maghrébine moderne.
Agrégé en lettres arabes, l’auteur est également et surtout un praticien chevronné de la politique au sein du RCD doublé d’un parlementaire et d’un vétéran de l’Autocome dont il est le secrétaire général. C’est dire la profondeur, nuancée, dont son livre a profité et qui transparaît dans le traitement de la question nationaliste à travers la poésie maghrébine.
Comment cette dernière a-t-elle réagi face à l’occupation occidentale (française et italienne) des pays du Maghreb?
La bibliothèque poétique maghrébine a été pour ainsi dire interrogée par Béchir Selmi pour reconstituer le processus colonial et ses prolongements actuels, tels qu’ils ont été décrits et décriés par des poètes dont le propos a fait tache d’huile et qui n’a rien à envier aux militants les plus féroces.
C’est justement cet impact incisif, acharné et résolu que l’on retrouve étayé dans cet ouvrage et que symbolisent plusieurs poètes : Mustapha Adouani, Mnaouar Smadah, Aboulkacem Chebbi, Ahmed Loghmani.
Béchir Selmi s’attarde toutefois sur l’un des phares de la poésie maghrébine à ce propos : Ali Kilani.
Ce poète libyen de formation militaire s’avère être un artiste polyvalent.
Son nom se retrouve dans la chanson libyenne moderne comme parolier, mais aussi comme compositeur. Il a également été producteur de plusieurs émissions télévisuelles dont l’émission «La compagnie d’une vie». Aujourd’hui, Ali Kilani est le père d’une institution, «Ajawid», à vocation médiatique, culturelle et sociale.
Béchir Selmi remonte, étape par étape, le fil de cet itinéraire du poète pour déceler sa sensibilité nationaliste.
Le mérite de cet ouvrage, patient, généreux et par moments passionné, c’est de reformuler les termes de la lutte pour l’intégrité de la patrie, de sa culture et des droits de l’homme.
Une lutte dont la force ne se trouve pas obligatoirement au bout du canon tant il est vrai qu’elle se fait prévaloir de la force de l’art comme un moyen de communication et un outil d’enracinement de l’identité et de sa préservation. (source Faouzia MEZZI)
Sources
Dossier Presse France Musique 1998