"Ahmedo" interprété par la chanteuse kurde Aynur Doğan

Publié le 15 Octobre 2013

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Je vous invite à découvrir la belle chanteuse de blues kurde Aynur Doğan, née en 1975 à Cemisgezek, une petite ville de montagne dans la province de Tunceli en Turquie.

Sa famille a fuit à Istanbul en 1992 durant le conflit entre les forces de sécurité turques et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Elle a étudié la musique et le chant à l'école de musique ASM à Istanbul et a sorti son premier album en 2002. 

Très jolie, Aynur (lune de lumière en kurde) incarne aujourd’hui le symbole du renouveau de la chanson kurde en Turquie. Sans être en rupture avec le passé et sans pour autant renier la recherche de la pureté d’un répertoire fondamentalement kurde, Aynur Karadogan a essayé de sublimer le mélange des genres en les associant dans un cocktail où l’harmonie des sentiments et l’accord des sons agréables l’inspirent et nourrissent son esprit et sa quête de la vertu des influences réciproques. 

Souvent à argument amoureux, le répertoire d’Aynur Karadogan, une quinzaine de mélodies interprétées, est profondément ancré dans la tradition du chant anatolien d’Asie centrale. Il est élaboré selon un développement original, générant des sonorités inédites.

D’où sa popularité en Occident et jusqu’à Singapour, en passant par l’Europe où elle a donné des concerts en France, aux Pays-Bas et, surtout, en Allemagne. Son succès tient à ce soin particulier qui consiste à concilier et fusionner les multiples formes musicales dans un style en harmonie totale et en subtilité intelligente qui a fait l’unanimité dans son pays. Même le cinéma a fait appel à ses dons visiblement multiples. Grâce également à ses atouts physiques, elle a tourné dans le film du grand Fatih Arkin Crossing the bridge, projeté à Tunis, et de Gönül Yarasi intitulé Yavuz Turgül (Les peines du cœur) et aussi dans des séries télévisées.

Aynur a excellé dans l’art d’établir une passerelle entre les musiques folklorique et moderne. Elle imprègne à l’intérieur-même d’une chanson différents styles musicaux. Elle rapproche les époques, traverse les langues et les dialectes et donne une bien belle idée de la fantaisie créative et de l’inépuisable liberté de ton des vieux textes kurdes qu’elle ressuscite dans une pleine dimension de modernité. C’est le cas de Ahmado (Je rends grâce) et Keça kurdan (La fille kurde).

 

Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Musiques turques

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