Zajal - Opéra arabe - Zad Moultaka. Ensemble Ars Nova. Fadia Tomb el-Hage.

Publié le 15 Septembre 2010

Samedi 25 septembre 2010 à 20h45 - Manufacture des Oeillets, Ivry-sur-Seine (94)

Créé au printemps en concert à Poitiers, Zajal, l’opéra de Zad Moultaka, sera donné ici dans des conditions scéniques qui frisent l’idéal. Un lieu : la Manufacture des oeillets d’Ivry sur Seine, transformée pour l’occasion en arène de village. Une scénographie qui comprend des vidéos, signée par le compositeur lui-même. Des interprètes, tous fidèles : l’ensemble Ars Nova dirigé par Philippe Nahon, le comédien Gabriel Yammine, et l’une des plus belles voix arabes d’aujourd’hui, la contralto Fadia Tomb el-Hage. Pour cet opéra de chambre, Zad Moultaka rend hommage au Zajal.

Le principe en est simple : des poètes improvisent à partir d’un quatrain et s’affrontent dans un dialogue poétique. Par ses acclamations, le public désigne le vainqueur. Si l’argument peut rappeler l’art des rappeurs et des slammers d’aujourd’hui, l’action se déroule dans un petit village libanais du début du XXe siècle. Avec une vivacité empreinte de rêverie orientale, l’opéra conte l’antique histoire d’un fils revenu masqué pour défier son père dans un dialogue virtuose.

Zajal, c’est donc l’ivresse communicative de la parole et de la joute oratoire que l’on pratique souvent à la fin des banquets. Dégustation de spécialités libanaises aidant, nul doute qu’un parfum d’improvisation dans cette musique très écrite et exigeante ne vienne souffler sur ce spectacle jubilatoire.Depuis la nuit des temps, le zajal, forme de poésie dialectale populaire, éclaire de mots et de musique les villages des montagnes libanaises. Sous forme de joutes oratoires, les poètes y rivalisent de dextérité dans le maniement de la langue. Au rythme des quatrains, ils se lancent leurs défis que viennent ponctuer les percussions et les instruments traditionnels. ...

Dans un échange formellement codifié, les zajalistes prennent tour à tour la parole, s’imposant des contraintes rhétoriques jusqu’à en devenir virtuoses.

Sous la forme d’un authentique opéra de chambre, Zad Moultaka a imaginé cette rencontre avec le zajal, où théâtralisation et langage se mêlent au gré des figures poétiques portées par la voix envoûtante de Fadia Tomb el-Hage et la connivence du comédien Gabriel Yammine. L’histoire nous transporte au début du XXe siècle dans la région de Baabda. Un prêtre, grand zajaliste, y reçoit un jour la visite d’un personnage mystérieux venu le défier. Intrigués, les villageois peu à peu se rassemblent. On apporte les mezzés et l’arak, chacun retient son souffle, la joute commence...

Au sein de l’architecture lumineuse et inventive de la Manufacture des Œillets, « manufacture française des porte-plume, plumes et œillets métalliques », les tables seront dressées et garnies de mets libanais. Nous vous invitons à y prendre place pour découvrir un spectacle où le verbe porte plus haut.

http://www.festival-idf.fr/2010/fiche-concert.php?concert=13

Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #événements passés

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