Kamel Messaoudi, le Prince-troubadour du Chaâbi algérien

Publié le 4 Mai 2008

Kamel Messaoudi (1961 - 1999) كمال المسعودي est un chanteur de chaâbi algérois.

Il interprétait chaleureusement des chansons à thèmes parfois tristes aux paroles qui ne laissaient pas son public indifférents qui se souvient de sa voix posée et de miel. Il est est sans conteste devenu l'une des voix qui résonne toujours dans la mémoire des algériens nostalgiques d’un Dzair (Alger) traditionnel.

Biographie et évolution musicale

Né le 30 janvier 1961, à Bouzaréah, un quartier populaire de la banlieue algéroise, Kamel Messaoudi grandit au sein d'une famille modeste. Au départ, respectant la trilogie des activités des gens les plus démunis (c'est-à-dire s'en sortir de la misère sociale par la pratique du sport, le spectacle ou le trabendo), il est d'abord attiré par le football. Son père s'y oppose, vu son aptitude aux études et ses bons résultats scolaires et préfère l'encourager à aller plus loin dans ses études.

Kamel poursuit malgré tout, le chemin de son frère aîné, qui était musicien. Ses débuts, remontent à 1974, lorsqu'il était membre de l'UNJA, (un syndicat étudiant proche du gouvernement). Il met sur pied dans ce contexte, un groupe qui produisait de musique chaâbi. Il est alors remarqué par par les habitants de son quartier, qui étaient son premier public.

Kamel Messaoudi - El Mahi

En 1985, Kamel Messaoudi tente de produire, mais il est découragé par un producteur qui renonce de produire du chaâbi en jugeant que le style musical n'était plus prometteur face au raï malgré qui se popularisait. Son œuvre est toutefois commercialisée sous forme de mini-cassettes en 1990, mais il n'obtient pas le succès commercial escompté à cette époque.

Il fallu pourtant attendre Echemaâ en 1991, pour qu'il soit consacré par la jeunesse qui lui reconnaît son véritable talent. Cette chanson Echemaâ (signifiant approximativent bougie en arabe, la lumière, l'espoir...) est une chanson pleine d'espoir est fut écrite à une époque où l'Algérie sombrait dans la violence.

Kamel Messaoudi subit l'influence de Cheikh el Hasnaoui et de Dahmane El Harrachi.

Kamel Messaoudi: Poète immortel
...Ya dzair rah tab el kalb, aalach li aandou t’zidilou, w’el guellil yech’ka ou yet’3eb rah ma l’hek l’3chat lilou...
Ces quelques mots ont était déposé par le regretté Kamel Messaoudi dans le cœur de tous les Algériens, toutes générations confondus, qui ont retrouvé en lui une poésie perdu depuis l’époque d’el Hachemi Guerouabi qui pourtant a vécu plus longtemps que lui.
…Ya l’djazair ya l’hbiba, m’el chark lel gherb rani ned’kour
Ma nensa essaha ou leksiba, ou li flemdoun, leghyeb w’el dechr…

Kamel Messaoudi aimait profondément l’Algérie et le peuple Algérien qu'il a bercé pendant la décennie noire et s’en alla tragiquement à sa fin, comme pour nous dire qu’il avait achevé sa mission. La nôtre à présent est de l’inscrire parmi les plus grands de notre histoire, au cotés de Matoub lounés, Cheb Hasni, et autres personnages qui ont redonné le goût de vivre aux Algériens ou qu’ils soient.

Messaoudi l’authentique, Messaoudi le modeste, déjà une décennie que tu nous as quitté, tu resteras à jamais gravé dans nos mémoires.

Kamel a écrit plusieurs de ses chansons mais pas tous, il a chanté aussi des textes écrits par son principal parolier Yacine Ouabed, mais égakement le grand poéte Kamel Cherchar qui avait écrit pour Nasreddine Galiz et son ami d'enfance Kaddour Frah.

Homme décrit comme de grande générosité, il lui arrivait d'animer des soirées de mariages gratuitement pour des familles à revenus modestes.

Il obtint sa reconnaissance médiatique qu'à sa mort en 1999.

Mohamed Lamraoui, compagnon et ami de feu Messaoudi a interprété deux belles chansons, Ya hasra alik adanya (ô vie, comme tu es dure), Mali, malo, mal adanya.