Mohsen Cherif : lynché pour avoir scandé "yahya Bibi Netanyahu!"

Publié le 4 Août 2010

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2010 - logo du groupe Facebook

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Le pouvoir de l'image selon Hitler

 

«La culture est notre voie pour le progrès et le développement» 

Les chanteurs judéo-maghrébins ont été les acteurs-témoins privilégiés d’une musique partagée depuis des siècles avec leurs compatriotes musulmans, cultivant des fleurs de rhétorique qui tirent leur essence et leur fragrance des temps bénis de l’Andalousie. Les styles musicaux des communautés arabes, musulmanes et juives apparaissent comme très colorés et s'influencent mutuellement prouvant l'harmonie de leur cohabitation et une cohésion sociale. Les chanteurs judéo-maghrébins auront été les acteurs-témoins d'une musique partagée depuis des siècles avec leurs «compatriotes» musulmans, cultivant ensemble les fleurs de la rhétorique qui tirent leur essence et leur fragrance des temps bénis de l'Andalousie, qui fut sans conteste le carrefour d'un bouillonnement culturel méditerranéen où juifs, chrétiens et musulmans se respectaient et fraternisaient. Cette situation était valables dans tous les pays du Maghreb.  Les juifs de Tunisie ont constitué pendant des siècles l´une des plus anciennes communautés de la diaspora, jouant un rôle de carrefour, attirant et assimilant les apports ethniques de tous les horizons. Le Bey qui avait affirmé qu’il n’avait pas des sujets juifs et des sujets musulmans quand on lui a demandé de mettre à l’index les juifs… Bourguiba à sa manière… sans oublier – et ce sont des faits historiques – que c’est bien dans les années 1960-70 que la Tunisie a perdu l’essentiel de sa communauté juive. Celui qui a donné à la tunisianité son sens le plus profond et à la démocratie son sens supra communautaire au-dessus de tout clivage, religieux, ethnique et de genre reste et il faut le dire c’est avec Ben Ali que la réconciliation proactive des différentes strates de Tunisiens a vu le jour, faisant fi des clivages sociaux, économiques, religieux, ethnique, de genre… 

« La construction d'un monde interculturel est possible dans un espace empreint de respect et de tolérance de l'autre. Autrement dit, le dialogue des cultures est la résultante d'une articulation positive des différences et des ressemblances entre partenaires autonomes et actifs, partageant une même communauté de destin. »

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Où se situe donc le problème ? Une vidéo postée par un délateur anonyme?

L'origine du scandale trouve sa source dans l'hébergement de vidéos filmées et publiées anonymement  sur Facebook par un groupe d'opposants tunisiens supposés proches du Hamas, sans  autorisation des artistes et à l'insu des artistes à l'occasion d'une soirée privée exécutée en Israël. ces opposants comprennent bien l'intérêt d’un site comme Facebook qui permet aussi de surmonter en partie le filtrage d’internet d'y poser des vidéo, des caricatures, dans  l'anonymat (source). 


Albert Camus affirmait que “Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde”.

 

Manipulation d'un groupe d'opposants au président Ben Ali  ?

On ne voit pas le début du contexte de cette vidéo...Après avoir un discours enthousiasmant du chanteur en l'hommage du de son pays et du Président Ben Ali, Mohsen Cherif scande 8 fois  "Yahya Ben Ali"  et ensuite une seule fois seulement (contrairement au surenchérissement de bloggueurs tunisiens) "yahya Bibi Netanyahu" comme pour réveiller le public un peu muet au Yayah Ben Ali ("vive Ben Ali! et vive Bibi Netanyahu!") lors de cette soirée privée à Eilat à l'attention exclusive de la communauté juive...

Etaient présents les artistes suivants :

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Du lynchage médiatique aux menaces de mort

‎"Les esprits d'élite discutent des idées, les esprits moyens discutent des événements, les esprits médiocres discutent des personnes." (Jules Romain, poète, écrivain, académicien)

Sur les forum et sur Facebook, la vidéo est détournée par des manipulateurs pour être diffusée ensuite anonymement sur le net. C'est alors que les insultes et noms d'oiseaux se succèdent aux cris d’indignation.

Les foudres des facebookers tunisiens se sont également abattues sur  Noureddine Kahlaoui et Abdelwaheb Hannachi ayant été de la partie. Mohsen Cherif a toutefois eu droit à la plus grande campagne de vindicte populaire, et dans les média un  Al Jazeera plus antisémite et anti-israélien que jamais qui incite presque à le faire condamner pour trahison, ou encore les nombreuses menaces de morts sur des fora de discussion internet. Quel tollé cela a fait ! 

Noureddine Kahlaoui, autre victime,  n’a fait que chanter, et  Abdelwaheb Hannachi était juste présent parmi les invités.

Suite à la prolifération d’attaques et d’insultes ad hominem sous le coup de l'anonymat sur internet, « l’accusé » (quoique en voyant comment certains s’y prennent, on devrait dire « le condamné à mort ») des internautes tunisiens ont réagi sur la page créée contre lui, en indiquant que c’était un malentendu, « C’était pour rigoler, juste pour mettre un peu d’ambiance ! » affirme-t-il. Quelques minutes avant, il disait que c'était « un mensonge propagé par des gens qui prennent tout au sérieux », et qu’il y a « des choses plus importantes dans la vie qui méritent d'en discuter. »

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Rappelons que l'artiste tunisien a également toujours manifesté et ce même devant les chaînes de télévision, notamment sur  Hannibal TV de son horreur face aux boucheries commises par Israël envers les palestiniens.

D'autres internautes plus sages appellent à la modération et de ne pas exhalter des sentiments antisémites. La polémique s'est enflée d'heure en heure pour prendre la forme d’un véritable  lynchage médiatique par un ramassis de fanatiques arrogants qui pensent détenir la Vérité Suprême et ayant ainsi tous les droits, entre autres celui de juger n'importe quel autre individu différent d'eux et échappant à leurs normes de citoyen modèle. Rien ne justifie ce torrent de violence verbale, d'insulte, de diffamation qui s’est abattu sur le chanteur populaire à travers la toile.

Il s'agit bien d'un lynchage par le fait qu'une partie de la communauté Facebook prenne en main la justice et la mette en œuvre selon sa propre interprétation en dépit des lois de la Tunisie. Notons également, que de nombreuses menaces de mort contre l'artiste ont été effectuées dans la blogosphère. Derrière ce phénomène, faut-il voir tout un simple phénomène internet ou tout le malaise de la société tunisienne ? Un recoupage de pseudos dans le réseau social et des commentaires virulents, des images d'épinal à caractère antisémites postées sous anonymat permet également d'identifier des opposants au gouvernement tunisien peut être dérangés par le "yahya Bibi Ben Ali" lancé avant le "yahya Bibi Netanyahu" sur la même vidéo.

Le déroulement de l'affaire est également relayé par le site Alterinfo.net (source), qui a été sanctionné par la justice française (tribunal correctionnel de Mulhouse) pour provocation à la haine raciale et contestation de crimes contre l'humanité et reconnu coupable de diffamation raciale et religieuse (source).

Tous ces gens doivent comprendre que le dialogue, même avec ses supposés ennemis est nécessaire pour construire une paix juste et durable

...ensuite, la sentence expéditive du syndicat tunisien des profession musicales

Après le lynchage, les menaces de mort sous aucune autre forme de procès, on assiste à des réactions fantaisistes,  puériles et haineuses dans une interview donnée au quotidien ‘‘Assabah’’(publiée le 4 août 2010). En effet le parolier Hatem Guizani, (en arabe حاتم ﺍﻟﻘﻴﺰﺍﻧﻲ) membre du  Syndicat tunisien des professions musicales (Stpm), affirme que l’association va publier incessamment un communiqué «très chaud» où elle «exprimera sa position dans cette affaire scabreuse», ajoutant qu'il condamne, à titre personnel, le comportement douteux de Mohsen Cherif et apporte son soutien à toutes les voix qui s’étaient élevées pour demander de l’«exclure [du syndicat], de lui demander des explications et de lui infliger des sanctions professionnelles pour le crime qu’il a commis en portant atteinte à l’image et au prestige de l’artiste et de la chanson en Tunisie».  Ce syndicat ne devrait-il pas plutôt s'occuper des arnaques du secteur musical en Tunisie...et s'occuper davantage du marché de la musique en Tunisie qui souffre d’amateurisme et de toutes sortes d’escroqueries dont elle préfère taire que de dénoncer la situation depuis des années ?

Quand Hannibal TV est obligé de pratiquer la censure

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Le réalisateur de la série « Njoum Ellil 2 » est pris de panique devant l'affaire Mohsen Cherif, car le chanteur est également comédien, il a tourné dans plusieurs séquences dans le feuilleton ramadanesque de  Hannibal TV.  

 Pour remédier à ces passages qui pourraient entâcher la réputation professionnelle du réalisateur de la série, Madih Bel Aid, censure toutes les séquences où joue l'artiste. Il faut noter, à cet effet, qu’une telle censure à l'allure clownesque aura clairement des répercussions sur l’harmonie du scénario. 

Et quand bien même (ndlr l'artiste) aurait interprété des chants liturgiques juifs, tout en étant lui-même musulman, cela pourrait, à la limite, se concevoir dans le cadre des brassages que nécessite la création musicale et artistique. On a vu des chanteurs juifs (le Tunisien Raoul Journo justement) chanter les louanges du prophète Mohamed, n’est-ce pas? (source)


Vidéo 1 (vidéo supprimée)
Vidéo 2 (vidéo supprimée)

 

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Un internaute a diffusé une image retouchée du chanteur incriminé vêtu d'une jellabah bleue frappée de l'étoile de David et une corde autour du cou. 

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une page sur Facebook aux relants antisémites appelle jusqu'à ce que la nationalité tunisienne soit retirée à l'artiste par quelques fanatiques agissant sous l'anonymat. L'enquête pourrait dévoiler quelques noms pour remonter aux objectifs réels de ce groupe.

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Biographie de Mohcen Cherif, un artiste très respecté en Tunisie

Mohsen Cherif (né à Sousse) chante un répertoire de chansons qui célèbrent la vie et les  passions contrariées, forgeant des images évocatrices et pleines de mélancolie. Il est connu pour interprèter magistralement le riche répertoire de Raoul Journo avec ses taâlila (compositions musicales sur les cérémonies de henné, mariage, circoncision et Bar Mitzva) et les aroubi de Cheikh El-Afrit

Dans le cadre des manifestations organisées pour la célébration du 19ème anniversaire du Changement, le RCD Paris avait organisé le 17 novembre 2006 au siège de l’Unesco un spectacle musical de haute facture auquel ont assisté plusieurs cadres du RCD, ainsi que l’ambassadeur de Tunisie en France et le consul de France. Un public record est venu apprécier le spectacle qui a été assuré par un trio tunisien enchanteur, à savoir Mohsen Chérif, Sofia Sadok et Ahmed Hamza. Musicalement accompagné par l’orchestre de Abdelbasset Bel Guayed , Mohsen Cherif a séduit le public par un ensemble de chansons tirées du patrimoine tunisien. En fin de concert, le trio a chanté ensemble l’hymne national en hommage à la Tunisie.
Il est présenté à de nombreuse représentation au niveau international et est un des fleuron de la musique tunisienne. On le trouve réguglièrement à des concerts en Turquie, en Grèce, notamment aux «Célébrations de la Méditerranée en  Grèce». 

Un des meilleurs violonistes de Tunisie qui a participé à la fameuse soirée, Béchir Selmi, membre de la troupe musicale de la radio tunisienne publique, a été suspendu de ses fonctions pour avoir participé à des concerts privés sans l'autorisation de son employeur.

En mai de chaque année, des milliers de Juifs en provenance de la France, d’Israël, d’Italie, d’Amérique du Nord etc. convergent vers l’Île de Djerba pour le pèlerinage de la Ghriba, qui compte parmi les plus anciennes synagogues dans le monde et remonte à 2500 ans. L’Ile de Djerba constitue un modèle, unique en son genre, en matière de cohabitation harmonieuse entre les trois religions du Livre.

Le chanteur, rétorque sur le réseau social : «Ne me comprenez pas mal». Le lieu de la soirée s'est déroulé à Eilat. «Nous vous verrons au pèlerinage de la Ghriba en mai, inchallah» lance le chanteur au public dont les images sont désormais diffusées sur Facebook. Mohsen Cherif  n’est pas le seul à attirer les foudres des internautes. (source).

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Le clip vidéo antisémite diffusé sur You Tube

Nombreux Tunisiens prennent encore un prétexte du conflit israélo-palestinien, s’escriment à diaboliser les Juifs et à les présenter comme des entités diaboliques et perverses et s’inspirent encore de ce que l’on trouve de pire: les Protocoles des Sages de Sion. Certains intellectuels tunisiens ont montré encore une fois combien ils sont intoxiqués par cette propagande moyenâgeuse, digne d’un autre temps et qui puise au plus profond de la détestation de l’Homme. Et surtout, il y a l'ignorance qui vient de ce que les Juifs ont quitté les pays arabes: en dehors du cas de la Palestine, l'antisémitisme vient aussi du manque de contact avec les Juifs.

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Quelques réactions

  • Slim Baccouche: Il s’agit d’une chanson vieille d’un siècle, si ce n’est pas plus. Je l’ai chantée, il est vrai, pour faire plaisir aux gens qui étaient là. Mais ceci remonte à très longtemps. Je suis un artiste qui répond aux attentes du public. On m’a demandé cette chanson, j’ai répondu favorablement. Comme le font tous les artistes tunisiens, sans exception aucune, qui viennent chaque année à La Ghriba, en marge du pèlerinage juif, chantent et animent des soirées. (Tunisie. Slim Baccouche s’explique sur ‘‘Ya ghriba’’).
  • Proclamant son "refus de toute forme de normalisation culturelle et artistique avec Israël", le secrétaire général du Syndicat tunisien des professions musicales (STPF), Oussama Farhat, a invité les autorités à interdire à tout artiste de voyager en Israël, en application des décisions de la Ligue arabe. Des avocats tunisiens ont déjà déposé plainte contre le chanteur pour "atteinte à la dignité des Tunisiens et à leur sentiment national".
  • Last Night in Orient appelle à une mobilisation commune et solidaire des communautés musulmanes et juives pour lutter contre la montée de l'antisémitisme et de l'islamophobie dans le monde et déclare que le dossier palestinien et israélien « est politique et impose une réponse politique» tandis que la résistance à l'islamophobie et à l'antisémitisme relevait « de la conscience universelle et de l'éthique qui détermine l'action de chacun d'entre nous »

 


André Azoulay :Le dialogue des civilisations et des cultures
envoyé par amitie2000. - L'info internationale vidéo.

Le dialogue des civilisations et des cultures est la solution...Le dialogue des cultures et civilisations pour être le seul capable de renforcer les liens d'entente entre les descendants et fils d'Abraham ,si non le conflit restera, et tant que cela durera il y'aura surtout des victimes et des innocents, soient les enfants Israéliens ou ceux de la palestiniens qui payeront le prix de leurs sangs innocents et des larmes de leurs mères chagrinés ...quelle atrocité et quelle crime contre l'humanité que celui d'un conflit sans raison dont seul des profiteurs des deux cotés en profite... alors j'invite tout homme de bonne volonté à dire non à ce conflit et oui au dialogue des civilisations ,et entre les religions...c'est la seul voie pour une paix durable.


Voir aussi

 

Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Tunisie

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B
<br /> Au Imposteurs..<br /> Quarante milles appels à déchoir le malheureux Cherif de sa seule nationalité tunisienne, sur Facebook! Et ce n'est pas tout. Des voix, toujours les mêmes, brisent le même silence pour dénoncer les<br /> mêmes excès et rappeler aux mêmes nuances! Et ce sera tout. Car je n'en peux plus...Reprenons. Mohsen Cherif accéda à la demande d'un invité. Et alors. Attendez... Par ces temps de nuances, il<br /> convient toujours de savoir laquelle! Eh bien, le chansonnier de noce acquiesça à un hôte quêtant des vivats pour son premier ministre. Benjamin Netanyahu! Ah non, tout de même, un mariage juif<br /> tunisien n'est pas une réunion de parti d'extrême-droite sioniste! Et même, comment tolérer que l'amalgame juif-sioniste, soit promu par une frange de la communauté binationale?Dans l'ordre. La<br /> communauté virtuelle s'en fâche à mort sur la toile et appelle à sanction. Les élites «dominées» (par le capital financier et politique) s'inscrivent clairement en faux contre toute normalisation<br /> culturelle avec Israël. Les élites dominantes (au service du capital financier et politique) font dans la nuance, enfilent leur tablier d'éternels rédempteurs de l'esprit tunisien (ils se<br /> découvrent d'un coup nationalistes, localement humanistes, pour les besoins de l'argument cette fois-ci)...Tout le monde est là, je n'ai oublié personne! Bien. Voici. Quelque chose en moi s'est<br /> brisée. Je ne pense plus comme avant. Et je pète les plombs, tous les plombs...<br /> <br /> Les nouveaux imposteursCette fois, je dirais tout. La vie n'est pas rose. Non pas ce matin-là, non. Je vois mon pays sur le fil. En l'air. «Le plus dur n'est pas la chute mais l'atterrissage».<br /> Grosse m... En l'air. Légers et insoutenables. Tant qu'à faire, un vivat raciste. Tant que ça chute, un vivat raciste. Après la Shoa, après Gaza, quelques «écrivains publics» seront là à nous<br /> blanchir le c....Tant que ça chute, le pays cherche sa mère, son père, et ses petits frères. Les nouveaux imposteurs (j'aime bien comment ils insultent, mais là ils en seront pour leurs frais,<br /> arroseurs va!) lui indiquent la robotique culturelle. Ils affirment que nous sommes clonés. Surgis ex nihilo, sans amour ni conquête. Les paranos. Vous voyez le truc. Un puits de parano. Nous<br /> serions sans histoire, tant que la nôtre ne leur va pas. Ils en auraient souhaité mieux. Sauf que nous aussi nous aurions souhaité mieux et surtout une meilleure élite dominante. Choisit-on sa<br /> mère?!Un puits de parano ; les enfoirés. Refaire le monde, le soumettre noir sur blanc à leur diktat ne suffit plus, encore faut-il refaire l'histoire, son «état civil»! Qui dit mieux.Un critique<br /> télé. Un autre, puis un monstre de théâtre. Deux ou trois universitaires attitrés de la nuance proche-orientale! Et hop là. On nationalise et internationalise à la tête du client. Le Pakistan, le<br /> Yémen, l'Iran, ça va, on porte. La Palestine, trop large. Voyons voir. Ils protestent contre les «défenseurs autoproclamés de la Palestine»! Ce n'est même pas superficiel, dirait Nietzsche, c'est<br /> tout simplement abject. Alors qu'ils passent leur vie, combat noble et absolument nécessaire, absolument urgent, vital et inéluctable contre les infréquentables barbus, alors qu'ils passent leur<br /> vie à défendre les femmes iraniennes, yéménites, les beurettes humiliées de Saint Denis...Quoi? Se seraient-ils autoproclamés porte-parole de la Tunisie, pourvu qu'elle la ferme, pourvu qu'elle<br /> cesse d'avoir ses oreilles pour entendre et ses yeux pour voir. Les enfoirés. Ils mettent du droit dans les cœurs, maintenant. Ne ressentez pas ceci, ressentez plutôt cela... Plus parano? Ah!<br /> <br /> Bonnes colères et beau rôleEt je ne pense plus comme avant. Je regarde au fond du puits, il n'y a que leur parano. Que croient-ils au juste? Que nous soyons, si clonés que ça. Eh bien, chers<br /> imposteurs. Les quarante milles appels à sanction ne sont pas un détail de l'histoire. Avec d'assidus lecteurs, les élites dominées, celles qui n'ont pas intérêt à mentir, ne supportent plus la<br /> posture aérienne. Ils cassent la corde et s'impatientent d'atterrir quelque part, là où l'histoire a choisi sa nature. Là où les choses se font d'elles mêmes, naturellement, génétiquement si vous<br /> voulez. Sans hargne contre papa ni maman. On ne choisit pas sa mère. Ni son père. Chutons ailleurs, atterrissons à Tunis. A Tunis. Un pays qui avait aboli le racisme, un siècle avant l'Europe<br /> (enfin presque !), et qui ne se voit pas y revenir, fût-ce l'excuse des noces!Dans un moment de lucidité honnête, proprement interdit aux salauds, les élites dominées, les syndicats tunisiens, les<br /> hommes de lettres, de sciences, les artistes, les bonnes gens se demandent: «Quelle aurait-été la réaction de nos concitoyens juifs si Cherif avait scandé un vivat à la gloire du Führer? Quelle<br /> n'aurait été la colère des nouveaux imposteurs, intermittents de l'humanisme. Enfoirés, ils auront toujours les bonnes colères qui rapportent! Ils ressentent toujours ce qu'il faut pour avoir le<br /> beau rôle!Je ne pense plus comme avant. La Tunisie, qui n'a pas intérêt à mentir, s'impatiente d'atterrir. A Tunis. Du côté des Palestiniens, victimes du racisme sioniste dont Netanyahu est<br /> l'ultime expression. Du côté des femmes iraniennes, des veuves gazzaouites, sans distinction mal élevée.On ne choisit pas sa mère, ni son père, ni ses frères. Oh que si.<br /> <br /> <br />
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H
<br /> Dans la tempête soulevée par la participation de Mohsen Cherif à une soirée musicale à Eilat en Israël, il n’y a eu que des voix inquisitrices. Un lecteur, Ali Ben Mabrouk prend ici la défense du<br /> chanteur, à sa manière. Son opinion mérite aussi d’être connue.<br /> <br /> Tout le monde sait depuis la nuit des temps que spectacle rime toujours avec argent et que chaque artiste qui vit de son art ne peut s’empêcher de se plier aux exigences du métier, c’est-à-dire<br /> plaire aux spectateurs, flatter leur égo et les amuser au risque de paraître parfois puéril.<br /> L’artiste, comme le chauffeur de taxi ou l’épicier du coin, n’a pas à choisir ses clients, c’est plutôt l’inverse qui se vérifie la plupart du temps. L’artiste se produit là où il est sûr de gagner<br /> le plus d’argent. Ceux qui affirment que l’argent est le dernier de leurs soucis – et ils sont très nombreux, ces derniers temps, à le prétendre –, se complaisent dans le mensonge et veulent<br /> prétendre à des statuts plus honorifiques.<br /> <br /> L’interprète des désirs<br /> Bernard Blier, qui s’est distingué par ses rôles de grands méchants, sadiques et sanguinaires, disait que l’acteur qui se prend au sérieux met fin à sa carrière d’artiste, son meilleur rôle est<br /> celui qui arrive à effacer complètement de la mémoire des téléspectateurs le dernier personnage qu’il a personnifié.<br /> Quand le grand acteur Antony Quinn incarnait les rôles de Zorba le Grec, de Pancho Villa, du pape ou de Cheikh Omar El Mokhtar, on ne souciait guère de sa religion ou de ses origines, tout ce qu’on<br /> admirait en lui c’est sa capacité à interpréter ces personnages illustres avec tant d’abnégation, de sérieux et de professionnalisme.<br /> Ce qui est arrivé à Mohsen Chérif n’échappe pas à cette règle. Il a été invité à se produire en Israël, comme il aurait pu donner ce spectacle n’importe où dans le monde. N’était-il basé à Paris où<br /> il côtoyait assez souvent la communauté juive et se plaisait à imiter le grand chanteur juif tunisien Raoul Journou en interprétant le répertoire de ce dernier.<br /> Tout le monde sait qu’à chaque manifestation ayant trait à la communauté juive, les ressortissants de ce pays se donnent à cœur joie et n’hésitent pas à débourser des sommes énormes.<br /> L’énorme bêtise qu’a commise Mohsen Cherif fut de prononcer ces vivats fatidiques: «Yahya Bibi Netanyahou !», dans l’euphorie de la soirée et l’ambiance animée, au cours de laquelle, on l’imagine,<br /> l’alcool a fait ses effets, Mohsen Cherif ne savait pas qu’il était filmé. Les paroles prononcées n’auraient eu aucun sens si elles n’avaient pas trouvé le chemin des télévisions arabes. Le but<br /> recherché par Mohsen Cherif en prononçant ces mots est le même que celui qui a poussé les chaînes arabes à diffuser la vidéo du scandale: plaire et augmenter l’audience.<br /> <br /> Haroun Errachid et Abou Doulama<br /> L’affaire est donc purement matérielle, une banale affaire de sous qui ne mérite en aucun cas cette hyper médiatisation.<br /> La foudre qui s’est abattue sur Mohsen Chérif me rappelle une anecdote vécue par le grand poète abbasside, Abou Doulama, le jour où le calife Haroun Errachid, entouré de tous ses notables, lui a<br /> demandé de ridiculiser avec ses vers quelqu’un dans la salle. Abou Doulama savait qu’il risquait sa tête le lendemain s’il osait s’attaquer à l’un des illustres invités du calife, alors il a<br /> préféré se ridiculiser lui-même, et du coup il a pu satisfaire les désirs du calife, empocher l’argent, sauver sa tête et profiter de son gain, car à quoi sert de gagner de l’argent si on ne peut<br /> vivre assez pour en profiter.<br /> Cette anecdote est symbolique de la vie d’un artiste qui vit de son art.<br /> <br /> Ali Ben Mabrouk<br /> <br /> http://www.kapitalis.com/polemik/55-debat/1028-tunisie-ne-tirez-plus-sur-mohsen-cherif.html<br /> <br /> <br />
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J
<br /> BRAVO ET MERCI POUR VOTRE ARTICLE D'UNE RARE INTELLIGENCE.<br /> JUIFS ET MUSULMANS LET' S LIVE TOGETHER IN PEACE AND HARMONY!VIVE LA TUNISIE ET MORT A LA HAINE.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> C'est un grand honneur Jacqueline, j'apprécie beaucoup vos talents artistiques !<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Oussama Farhat s’est fait un nom dans la musique tunisienne sans qu’on sache vraiment ce qu’il fait exactement. On ne lui connaît pas non plus des compositions qui ont marqué leur temps. On aurait<br /> du mal aussi à identifier son style musical, tant ses choix sont éclectiques, puisant partout et nulle part, sans ligne directrice apparente que celle d’une inspiration à la petite semaine.<br /> <br /> <br />
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W
<br /> Privée ou publique ... c'est un vrai scandale qui vient de montrer le vrai visage de certains gens qui se colorent et vendent leurs principes rien que pour l'argent, vos excuses sont nuls et<br /> malhonnêtes.<br /> En plus de ça, qui êtes vous pour décider quels tunisiens sont plus sages que les autres? Je tiens à vous rappeler que les gens à qui vous dites moins sages sont la majorité, et leurs actes<br /> viennent d'un sentiment naturel de patriotisme, contrairement à ceux qui veulent trouver des excuses pour n'importe quel scandale!<br /> <br /> <br />
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