musique andine

Publié le 20 Mai 2011

La musique péruvienne ne se résume pas à El cóndor pasa joué à la flûte de pan par un groupe folklorique. Loin de se cantonner à cette image d'Épinal, le Pérou conserve un large patrimoine de culture et de traditions populaires, hérité de son riche passé précolombien. Cloisonnée par les Andes, la géographie du Pérou a favorisé l'éclosion d'une variété infinie de danses au sein des différentes communautés autochtones. La musique péruvienne subit et tire ses influences de plusieurs civilisations. européennes, andines, et africaines. Les combis péruviens n'avancent pas sans musique. Et comme ils écoutent presque tous Radio Panaméricana, ¡lo que el Perú quiere escuchar !

Les instruments de musique précolombiens comprenaient des flûtes, des tambours et d'autres percussions construites à base de coquillages et d'os.

Plus tard, les instruments à cordes tels que la guitare, la harpe et le violon furent introduits par les espagnols. Tous ces apports influencent grandement la musique du Pérou telle que nous la connaissons actuellement. On la retrouve principalement dans les peñas, ces endroits où jeunes et anciens viennent danser aux sons d'une musique folklorique. Si la musique de ce pays ne ressemble à aucune autre d'Amérique du Sud, c'est parce qu'il s'y mêle la triste mélancolie des Indiens.

Les Andes sont une barrière naturelle qui a permis le développement de danses régionales, dans certaines régions elles sont si nombreuses que chaque village à la sienne, c'est le cas de Cuzco ou Puno. Le folklore a aussi intégré les traditions des immigrants espagnols mais également et particulièrement celles des africains. Le fruit du mélange entre l'Occident et les Andes donne 1300 genres musicaux. Toute cette richesse et variété de cultures se retrouvent dans un grand nombre de danses : la marinera, le festejo, le lando, les negritos, la salsa d'influence noire ; les huayno, huaylash, yaravi muliza qui sont le fruit du métissage hispano-indigéne ; sans compter les genres créoles comme les valses et les polkas. D'autres sont purement indigènes comme la huifala, la llamerada, les ayarachis, les chiriguanas, pour n'en citer que quelques-unes.


Une richesse et une diversité qui sont dues au fait que, dans ces civilisations, la musique constitue un véritable élément fédérateur de la vie sociale. Sa pratique ne s'envisage d'ailleurs jamais de façon individuelle, mais toujours en groupe. "Et c'est en écoutant dialoguer les instruments et les groupes que l'on peut alors percevoir les différences, parfois infimes, de sonorité" (Gérard Borras).

Organologie

L'arc musical, répandu dans toutes les régions de la planète, n'est-il pas un exemple concrêt des origines communes du monde, pour ne pas dire " métisses ", d'une organologie universelle? Bien entendu, l'histoire universelle de la musique ne peut s'écrire que par une étude des instruments de musique ou de leur représentation. Le chant en est totalement absent jusqu'à l'apparition très tardive de l'écriture musicale, puis des techniques d'enregistrement

Les instruments de musique les plus anciens découverts au Pérou ont été trouvés dans la cité de Caral, des instruments à vent faits avec des os de pélicans. Gérard Borras travaille depuis 15 ans sur les instruments de musique utilisés par les Indiens des hauts plateaux du Pérou et de la Bolivie. Un sujet de recherche, et avant tout une passion, qui l'amène à passer la période d'été en Amérique du Sud, quand sonne l'heure des vacances en France. Certaines musiques métissées font jouer les instruments traditionnels avec la guitare, le violon, la harpe,...

  • quijada de burro (machoire d'âne) : instrument emblématique de la musique afro-péruvienne.
  • Le Charango: Petite guitare faite en bois ou dans la carapace d'un tatou avec cinq cordes doubles. Le charango est un instrument de musique à cordes pincées inspiré de la guitare et originaire de Bolivie. Suite à l'arrivée des Espagnols en Amérique, les indigènes s'inspirèrent de la guitarrilla ou du timple pour créer ce petit instrument qui s'est répandu dans tous les pays andins : Argentine, Chili, Pérou, Bolivie, Équateur.
  • La mandoline: Instrument de forme ronde avec quatre cordes doubles.
  • Le guitaron: Grande guitare à grosse caisse de résonance.
  • La quena: Flûte en bois de bambou ou en os ayant six orifices dessus et un dessous et datant du temps des Incas.
  • La Zamponas: Flûtes de pan qui forment une famille dont chacune prend un nom différent en accord avec sa taille : les Chilis de 10 cm environ, les Maltas, les Sancas et les Toyos d'environ 1,20 m. Il sont par ailleurs de deux types, l'un masculin fait de sept tubes, s'appelle Arcas, l'autre féminin, fait de six tubes, s'appelle Ira.
  • maracas du pérou sont des instruments de percussion de la famille des idiophones, créés par les Indiens d'Amérique (centrale) Taïno ou Arawak. Ils sont aujourd'hui très répandus dans la musique latine.

La musique andine

Le Pérou berceau de la musique Andine. Les musiciens et danseurs peruviens et la musique de la cordilière des andes en général génèrent un sentiment de dépaysement total. Huayno qui est une expression de la musique précolombienne est très populaire au Pérou. La musique péruvienne andine est la musique indigène du Pérou. Le principal genre musical de la montagne est le Huayno, mais on y trouve également :

  • Le Tondero
  • Le Huayno
  • Le Huaylas
  • La Valicha : est le plus traditionnel et populaires des Huaynos et est considéré par les habitants de Cusco comme le second hymne de la ville. La composition de ce thème fut créé en l'honneur d'une femme très populaire de Cusco. Sa musique est festive et les paroles parlent de cette femme, plus belle d'année en année et qui était élue pour être la Ñusta, la princesse de la fête du Soleil ou Inti Raymi.
  • La Kullawa
  • Le Baile de las tijeras ou Danse des ciseaux, ressemblant à un affrontement entre les deux danseurs, similaire à un battle de breakdance.
  • La Diablada simulant un affrontement entre les démons de l'enfer et les anges du ciel. Cette danse traditionnelle des hauts plateaux des Andes en Bolivie représentant l'affrontement entre les forces infernales et celles des anges et créée dans un but d'évangélisation. Cette danse présente une série de costumes et de masques impressionnants (des capes cousues au fil d'or) - le costume du diable est un costume lourd de plus de 30 kg. C'est pourquoi les danseurs doivent être capables de porter ce poids et de danser pendant plusieurs minutes.

Il faut faire remarquer le travail d'extrême finesse de la plupart des costumes folkloriques de cette zone, prouvant la maîtrise de l'art textile dans certaines régions.

La musique côtière du Pérou

Musica Criolla est la musique métissée péruvienne côtière. Cette musique a un modèle de fusion etpeut être divisée en 1000 sous-catégories, qui s'influencent et s'entremêlent :

  • La musique d'origine africaine,
  • La musique d'origine coloniale.

La danse "nationale" est la Marinera, son ancêtre la Zamacueca, la valse péruvienne, dérivée de la valse européenne et le Lando font également partie des danses de la côte.

Il existe aussi un instrument originaire du Pérou comme le Cajón, que l'on peut traduire par la caisse, utilisé par les Afro-Péruviens. Il se présente comme une boîte rectangulaire creuse avec un orifice circulaire sur une de ses faces. Le joueur de cajón s'assied dessus et commence à le frapper de façon à obtenir une percussion rapide et rythmée. Il fut introduit dans le flamenco par Paco de Lucia, qui lui-même l'avait reçu de Caitro Soto, musicien de Chabuca Granda.

La valse péruvienne

La valse européenne est présente au Pérou depuis très longtemps, avant Johann Strauss fils (1825-1899). En effet, Heinrich Witt, un allemand qui vécut au Pérou entre 1824 et 1890, écrivit un journal personnel où il explique qu'en novembre 1827, dans un lieu appelé Cerro de Pasco, le point ferroviaire le plus haut du monde, il fit danser les dames au son des valses.

Ainsi commença la vie des valses viennoises au Pérou. À Lima, en 1850, il était normal de la danser. Mais c'est dans le quartier de Malambo, dans le district de Rimac, que la valse péruvienne que l'on connaît aujourd'hui est née. Quartier habité par les métis et esclaves noirs, l'esclavage dura jusqu'à la moitié du Modèle:XIXe siècle. La valse y était jouée lors des fêtes de quartier, avec des guitares, un cajón et une ou plusieurs voix.

C'est par l'œuvre de Felipe Pinglo Alva et Chabuca Granda que la valse péruvienne prit ses lettres de noblesse.

La valse péruvienne Que nadie sepa mi sufrir (musique d'Enrique Dizeo et paroles d'Ángel Cabral, tous deux argentins) est connue pour avoir été chantée par Édith Piaf, adaptée par Michel Rivgauche sous le titre La foule.

Les danses de l'Amazonie péruvienne

Les danses de l'Amazonie du pays sont les suivantes :

  • Le Bombobaile.
  • La Pandilla.
  • Le Sitaracuy.
  • Le Changanacuy.
  • Creole de l'Amazonie peruviénne: La Contamanina, Amanecer Loretano, Guapo Marino, etc.
  • Cumbia de l'Amazonie peruviénne: Juaneco y su Combo - Mujer hilandera, Vacilando con Ayahuasca, Ya se ha muerto mi abuelo, etc.

La salsa

La salsa (mot espagnol qui signifie « sauce ») désigne à la fois une danse, un genre musical, mais également une famille de genres musicaux (musique latino-américaine). Un musicien (ou chanteur) ou bien danseur de salsa est appelé salsero (salsera au féminin). La salsa fut très populaire au Pérou dans les années 70-80. Quelques groupes locaux furent créés tels que Pepe y su Orchestra, Antonio Cartagena ou Camaguei... Vous pouvez avoir un bon aperçu sur cette page. Le reggaeton fut la seconde grosse vague qui s'est déversé des caraïbes sur les dancefloor péruviens. Les groupes locaux sont los R.E.M Stone, MC Francia ou Los TNT. Regardez par exemple Mira la morena, un remix reggaeton du tube 80s qui intégrait elle même cajon et zampoña!

Rock péruvien 

la vraie naissance du rock péruvien date de 1964 avec la formation de Los Saicos, un groupe majeur dans l'histoire de la musique péruvienne? Cette bande de jeunes péruviens adolescents étaient tout juste sortis du lycée et passionnés par le rock'n'roll.

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Rédigé par Last Night in Orient

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Publié le 2 Février 2011

Le huayno adopte différentes variétés, selon les tendances traditionnelles de chaque localité ou région; En raison de son ton joyeux, il est généralement accompagné de danses par un couple mixte indépendant; parfois en rond avec un partenaire au centre et généralement, de réjouissance. Le huayno est de premier abord une musique difficile d’accès pour les oreilles européennes, non habituées à ses harmonies, aux sonorités du quechua et à ses voix hauts placées. On est loin des sonorités afro-latines de la cumbia ou de la salsa auxquelles le grand public est désormais assez familiarisé.

Le huayno chante l'amour, l'amitié, les rires et les peines et aussi la fête.  Son message est généralement l'engouement et la séduction subtile de l'homme envers la femme, ainsi que la déception ou la souffrance pour la perte de l'être cher.

 

Le huayno — huaino en espagnol ou huaiño en espagnol de Bolivie — est à la fois une musique et une danse populaires typique du Pérou qui remonte à l'époque précolombienne

C'est un genre musical typique de la région andine dans des pays comme le Pérou, la Bolivie, le nord de l'Argentine et le grand nord du Chili. Cette musique exerce une influence notoire parmi les pays andins qui composaient le Tawantinsuyu. 

Le terme Huayno est issu du vocable quechua huañuy, qui signifie "mourir", "mort", en lien avec le triste souvenir de l'effondrement de l'Empire incaSelon les régions andines.

L'Ayacucho huayno est le porteur d'une mémoire culturelle collective, historique et populaire et son interprétation a été renouvelée, avec l'utilisation de divers instruments andins et non andins. Son rythme est parfois "endiablé". 

La reproduction du huayno a lieu dans des espaces informels (familiaux ou festifs) de socialisation, où les habitants transmettent des valeurs culturelles aux nouvelles générations, un aspect éminemment formateur et éducatif. Cependant, tout n'est pas positivement formateur dans le huayno: les paroles de certains genres musicaux modernes mettent excessivement en évidence les messages d'une culture de pauvreté, d'arriération, de conformité et de souffrance, nuisant parfois la réputation de la personnalité des peuples andins.

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Rédigé par Last Night in Orient

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